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Origines de l’Ecologie

Origines de l’Ecologie

Dans le cadre du cycle « Autour de l’Ecologie »

Depuis la dernière glaciation (- 12 000 ans), les températures sont restées relativement stables, les différences locales ou globales n’excédant pas un ou deux degrés. Affectant les récoltes, ces variations expliquent cependant que les historiens aient opposé le « beau Moyen Age » (Xe-XIIIe siècle) à cette période terrible qui caractérisa la fin du XIVe et le début du XVe siècle, terrible car elle associait guerres et pestes. C’était un début : la seconde moitié du XVIe et la totalité du XVIIe siècle connurent le « petit âge glaciaire », refroidissement qui régressa au cours du XVIIIe siècle. Un radoucissement lui succéda dans le dernier tiers du XIXe siècle, marqué par le renouveau des tempêtes et l’accroissement des précipitations, d’où des avalanches et des inondations catastrophiques.

On commença à évoquer, parce qu’il existait des mesures continues dans plusieurs Etats, le « dérèglement climatique » et la « nécessaire indemnisation ». Il appartenait aux gouvernements d’indemniser les victimes que créait la surabondance ou l’insuffisance des eaux. C’était une première : il fallait tout à la fois soulager ET prévenir. Vu l’ampleur des enjeux, les pouvoirs publics encouragèrent les spécialistes à réfléchir quant aux perturbations environnementales et aux méthodes permettant sinon de les empêcher, du moins de les atténuer, que ce fusse par la manière « forte » (barrages) ou par la manière « douce » (boisements). Le discours écologiste était né.

Au-delà du catastrophisme qui le caractérisait, catastrophisme qui postulait l’impossibilité de revenir en arrière, trois données furent acquises. Le réchauffement planétaire s’était élevé de 0,6° dans les années 1860 ; il s’était accentué dans les années 1980 ; il s’était aggravé ensuite fortement, phénomène qui impacte la végétation : le débourrage des bourgeons et le déploiement des feuilles interviennent cinq à huit jours plus tôt. Voilà qui expliquait l’avancement des dates de récolte et de vendange, également le flétrissement prématuré, davantage estival qu’automnal.

Curieusement, les scientifiques tardèrent à corréler le réchauffement climatique avec la rousseur et la chute des feuilles, voire avec les maladies des végétaux et le dépérissement des arbres. Car, faisant écho à l’opinion publique, ils privilégiaient les pollutions industrielles de proximité, pollutions de l’air, du sol et de l’eau. En fait, les crédits alloués bénéficiaient aux recherches relatives aux polluants atmosphériques, assimilés aux « miasmes », c’est-à-dire aux puanteurs : les savants furent rares qui crurent, avant le premier conflit mondial, au déplacement intercontinental des polluants, ainsi qu’à leur dangerosité en l’absence de repérage sensoriel ou de signalement médical. Ce cap franchi, l’écologie était née.

Restait à lui faire une place dans les universités et les enseignements. Ce ne fut pas une petite affaire, en dépit de l’avance observée dans les Etats scandinaves, germaniques et helvétiques. Cela révélait une Europe méditerranéenne peu ou pas sensible aux difficultés environnementales, peut-être parce qu’elle estimait Mare Nostrum capable de purifier ses côtes et de digérer ses déchets. Le regard changea avec la prise en compte du tourisme et des nuisances qu’entrainait la progression brutale des densités humaines. Jusque-là, les contraintes imposées visaient les implantations industrielles en raison des fumées qui asphyxiaient les hommes, abîmaient les plantes et noircissaient les maisons. Il n’était donc pas question des effets sur la flore et la faune. Il n’était pas question non plus de biodiversité et de biotope. A peine abordait-on la préservation de l’avifaune qui souffrait de la mécanisation agricole : le sujet émergea après 1945 et l’importation de machines mobiles et pesantes : il n’avait pas lieu d’être au temps des batteuses implantées dans une cour de ferme…


A propos du conférencier

Andrée CORVOL DESSERT

Andrée CORVOL DESSERT

Directrice de recherche honoraire CNRS, présidente du Groupe d’Histoire des Forêts Françaises, membre de l’Académie d’Agriculture de France
Directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) depuis 1985, Andrée CORVOL a fondé le Groupe d’histoire des forêts françaises (GHFF). Dans... Lire la suite

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